Chap’s traverse l’Atlantique

« En novembre 2010, Chap’s quitte Bayonne pour une traversée de l’Atlantique. Un voyage qui débute par une première escale à Port Mogan, dans le sud de l’île de Grand Canaria, pour effectuer l’avitaillement de Chap’s avant de prendre le large vers la Guadeloupe.

Avis aux navigateurs, un petit diable est un merveilleux équipier lors de l’approvisionnement et ne prend que très peu de place à bord.

Situé à 55 miles, nous prenons la direction Tenerife dont le sommet culmine à 3 717 m. Une traversée appréciable, au portant, marquée par un somptueux coucher de soleil. Première nuit au mouillage au sud de Tenerife. Mer 24°C, Air 18°C la nuit et 26° la journée, une météo clémente qui nous permet de prendre notre premier bain.

75 miles, c’est la distance que nous avons ensuite parcourue pour rejoindre Hierro, une petite île, la plus au sud-ouest des Canaries. Moins connue car moins touristique, et pourtant, Christophe Colomb est parti de cette île pour sa deuxième traversée. A l’époque, il s’agissait de l’île la plus à l’ouest du monde connu !

Nous commençons à prendre définitivement goût à la vie à bord : plus d’avion, plus de stress, la mer comme éternel recommencement, la mer qui rend humble et la mer qui se donne. Nous profitons de chaque instant.

Ensuite, nous effectuons notre première grande traversée, soit 750 miles, entre les Canaries et le Cap Vert sous différentes conditions météorologiques : du calme plat aux 15 nœuds de vent et ce, aussi bien d’Est, de Nord et d’Ouest.

Le rythme des quarts est assez rapide à prendre. Nous vivons avec le soleil, d’autant plus que juste après le coucher du soleil, il y a une période de noir total avec un ciel extraordinairement étoilé. Puis vers minuit, la lune se lève éclairant la mer et rendant la navigation hors du temps.

Cette traversée de l’Atlantique nous convainc quant au choix de notre bateau. Chap’s est d’une fiabilité remarquable. La vie à bord : nous bricolons, optimisons et rangeons ce voilier qui nous permet ces longues navigations.

Nous profitons pleinement de ces moments en menant une vie à bord remplie de diverses activités : bricolage, lecture, baignade et pêche.

Après 750 miles, nous rallions le Cap Vert avec une première escale sur l’île de Sao Nicolau, où nous mouillons à Porto de Tarrafal. Le sable noir des plages est très célèbre car riche en iode et en titane et reconnu pour ses qualités médicinales.

Ensuite, nous partons à Mindelo, capitale de l’île de Sao Vicente, l’une des neuf îles principales du Cap Vert. Ici, nous rencontrons une population très attachante et retrouvons quelques marins qui participent à la Transat des Iles du Soleil. Ils nous font découvrir les soirées de l’île hautes en couleurs et en musiques. Les Cap Verdiens ont la musique dans le sang et le goût de la fête. L’ARC (Atlantic Rally for Cruisers)  est également en escale par manque de vent. Cela donne des soirées très cosmopolites avec une vingtaine de nationalités différentes qui s‘essayent sans succès aux danses Cap Verdiennes.

2 350 miles, soit plus de 4 200 km sans voir la terre, c’est la distance que nous avons parcourue en 15 jours pour rejoindre l’autre côté de l’Atlantique. Nous avons parcouru un peu plus que la distance normale car nous avons été obligés de descendre plus au sud que prévu pour aller chercher un peu de vent et éviter une bulle sans aucun vent qui était sur le parcours direct.

L’Atlantique reste encore un espace de liberté et d’aventure : poissons volants, dauphins, baleines… une traversée hors du commun.

Ce que nous retenons de ces quelques jours, c’est d’abord que le temps reprend toute sa valeur. L’autre point qui nous a marqué, c’est la liberté totale que nous avons ressentie.

Une expérience fantastique qui demande néanmoins un peu de préparation, un peu d’inconscience, de résistance, de patience, de philosophie, et surtout un bateau dans lequel on a confiance, que l’on surveille et que l’on écoute tout le temps…

Et le voyage de Chap’s ne s’arrête pas là ! Après 25 pays visités lors de ce tour de l’Atlantique, nous prévoyons de repartir pour un tour de la Méditerranée en 2020. A bientôt pour de prochaines aventures ! »

Arnault et Marie-Laure Chaperon