Après une traversée de l’Atlantique agréable, les équipages Allures prenant part au GLYWO 500 ont tiré parti de l’escale technique organisée au Marin (Martinique) pour optimiser leurs voiliers, mais aussi pour profiter d’un programme associant moments de convivialité et visites de l’île. Ils sont maintenant prêts à traverser les Caraïbes en flottille libre, avec en point de mire la prochaine grande échéance encadrée par l’organisation du Rallye : le franchissement du canal de Panama et l’arrivée dans l’océan Pacifique, dès la fin de ce mois de février.

Une météo clémente

Il peut paraître surprenant d’entreprendre la traversée de l’océan Atlantique à la voile d’est en ouest en plein hiver : c’est pourtant la période de navigation idéale pour rejoindre les Antilles au départ de l’Europe. Une fois atteinte la zone intertropicale, qui en Atlantique nord débute aux environs du Cap-Vert, il n’est plus question de dépressions ou d’anticyclones, mais plutôt d’un régime de vents réguliers qui assure, pour le bateau, une marche rapide aux allures portantes et, pour l’équipage, des conditions de température et d’hygrométrie fort confortables. Que demander de mieux pour se forger une expérience de navigation transatlantique ?

Une escale technique

Les bateaux, arrivés mi-janvier à la marina du Marin, en Martinique, ont été accueillis comme il se doit, avec la prise en charge de leur amarrage par l’organisation, la mise en place des travaux d’entretien rentrant dans le cadre de cette escale technique, ou encore la participation à un programme social qui a contribué à souder les membres de ce collectif de marins.

Côté escale technique, il s’agissait d’effectuer les vérifications de rigueur après plusieurs semaines de mer : gréement courant et dormant, électronique, motorisation, gestion des fluides, état des voiles, rien n’a été laissé au hasard pour les voiliers Allures, dont la totalité de la gamme actuelle – 40.9, 45.9 et 51.9 – prend part au rallye.

L’intérêt de cette escale technique est que nous savions précisément ce qui nous attendait”, indique Vincent Mauger, responsable Grand Large Services Manche ; “tous les bateaux avaient besoin d’un check, ce qui est parfaitement normal après une transat. Nous savions au cas par cas quelles pièces de rechange apporter, et quelle intervention planifier. Ce niveau de préparation a réellement donné du sens à notre présence en Martinique, où nous étions deux personnes, Yann, menuisier et moi-même, venues spécialement depuis le chantier de Cherbourg. Et les propriétaires ont été contents de cette présence, comme en témoignent les chaleureux remerciements qu’ils nous ont adressés et la petite fête donnée en notre honneur à notre départ”.

Une escale conviviale

Côté convivialité, dès leur arrivée, les équipages se sont vu offrir un apéritif de bienvenue à bord d’un restaurant flottant, au Marin. Le lendemain, ils ont fait la visite de l’Habitation Clément, maison de rhum emblématique située au François, qui, par son intérêt patrimonial comme par ses richesses botaniques, représente une initiation sans pareille à la culture créole. Le vendredi, encore, chacun pouvait prendre part à un pique-nique sur la plage à l’Islet Chevalier, où les équipes de volley se sont formées dans la bonne humeur. Et ces occasions d’échange, qu’elles émanent de l’organisation ou qu’elles soient à l’initiative des participants – bien plus nombreuses encore – ont permis aux participants de mieux se connaître.

On a pu constater que l’ambiance générale était excellente entre tous les participants”, renchérit Vincent ; “les éventuelles incertitudes ressenties à Tenerife avant la grande traversée se sont totalement envolées. Je veux parler des doutes de certains sur leur capacité, en tant que marin, à effectuer cette navigation de plusieurs semaines, comme d’ailleurs de différents questionnements sur le potentiel, le comportement et la fiabilité de leur bateau.” Quant aux éventuels clivages – par exemple entre tenants du monocoque et du multicoque, ils se sont proprement envolés, et ont laissé place à une seule et même famille, celle des heureux participants à une navigation mémorable et, pour beaucoup, unique.

Nul doute que la présence rassurante des équipes dépêchées sur place par les chantiers, mais aussi que le niveau de disponibilité affiché par les membres de l’organisation, ont contribué à cette réussite. La teneur du briefing consacré à la quatrième étape vers le Panama a confirmé cela : quand on quitte l’Atlantique pour gagner l’inconnu du Pacifique, il n’y a plus guère de certitudes qui tiennent, sinon celle d’une entraide et d’une convivialité de tous les instants entre les membres de cette belle aventure collective. Enfin, le départ en flottille, donné le 22 janvier comme un départ de régate entre Le Marin et Sainte-Anne, a permis de confirmer tout cela, mais aussi de valider la bonne marche des bateaux lors de longs bords effectués de concert sous le soleil. Comme quoi la convivialité et la bonne humeur s’accommodent parfaitement d’un zeste de performance !