« Fin octobre 2012, Sodric quitte son port d’attache de La Rochelle pour un tour du monde de plusieurs années. Une épopée qui commence de la plus belle des manières, au portant, vers l’Espagne et les côtes de Galice. Une halte de quelques jours à La Corogne puis Baiona permet de régler les derniers détails de la vie à bord, avant de mettre le cap au large.

Face à de mauvaises conditions météorologiques, Sodric fait escale à Cascais en attendant un temps plus clément. Le temps de découvrir Lisbonne, le majestueux estuaire du Tage, et nous pouvons faire à nouveau route directe, sans sourciller malgré des conditions encore difficiles vers Porto Santo, première étape Madérienne. Nous prenons le temps de parcourir plusieurs îles de l’archipel avant de rejoindre Les Canaries où Sodric mouille dans la baie d’Abona, à Tenerife.

Après un retour à France pour les fêtes, nous poursuivons notre croisière début 2013 en direction du Sénégal. Escale mémorable, touchés par culture traditionnelle du pays, les multiples rencontres enrichissantes, dont des membres de Voiles sans frontières. Grâce à ces derniers, nous avons participé à une mission médicale solidaire. Une expérience hors du commun que nous ne sommes pas prêt d’oublier.

Ensuite, l’intention initiale était de rejoindre les Canaries depuis Dakar. Mais en raison d’une mer croisée de deux à trois mètres, d’un vent et de courant contraires, nous préférons faire route directe vers le Cap Vert et l’île de Sao Vincente. Un endroit aux paysages austères, mais rendu tellement chaleureux par ses habitants. Sodric y restera amarré tout l’été, alors que nous séjournons en France. Puis, nous avons repris la mer au début de l’automne avec comme objectif la visite de l’intégralité de l’archipel : une nature tantôt austère, tantôt luxuriante, pêche, volcan… avant la traversée vers les Antilles en fin d’année.

2 185 miles, 16 jours et 14 heures de navigation, soit 5,5 nœuds en moyenne. C’est le temps qu’il nous a fallu pour rejoindre la Guadeloupe. Une transat pourrait juste se résumer à quelques chiffres mais, derrière cela, il y a avant tout le plaisir d’être en mer. Durant ces longues traversées, être à l’écoute des messages que Sodric nous adresse est primordial : une voile qui bat, le pilote qui travaille trop, le départ au lof, sont autant de messages à prendre en considération.

Arrivé en Guadeloupe, après plus d’un an de navigation, Sodric avait bien besoin de quelques soins et la zone technique de la marina de Pointe à Pitre était la bienvenue pour un petit lifting : carénage, antifouling, remplacement des patins de dérive, dépose de l’éolienne … autant de travaux indispensables au parfait fonctionnement de notre petite maison sur l’eau. Le tout en une semaine seulement.

Nous avons ensuite pu largement profiter des eaux turquoise aux poissons multicolores, et de très belles randonnées sur des sentiers escarpés. Il faut dire que nous avions bien choisi notre moment, arrivés en plein carnaval des Abyme :  un important rendez-vous, haut en couleurs.

Nous sommes ensuite allés d’île en île de l’archipel des Caraïbes : Dominique, Martinique, Sainte-Lucie, les Grenadines, chacune avec sa personnalité, nous ont beaucoup donné.

Après un retour en Guadeloupe pour passer les traditionnelles fêtes de fin d’année en famille, nous nous dirigeons vers Panama et passons le canal pour rejoindre la côte Pacifique, puis les mythiques Galapagos. Sodric est alors prêt pour sa plus longue traversée, 3000 milles soit 5500 km, vers la Polynésie. Nous avons choisi de mettre le cap sur l’atoll des Gambiers avant de rejoindre les Marquises.

Après quatre mois passés en France, nous sommes retournés sur l’île de Tahiti où nous attendait patiemment Sodric, le temps réaliser des travaux et quelques balades. Il était désormais temps de penser à quitter la Polynésie Française qui, en un an et demi, nous a tant fait découvrir.

2017 : La Nouvelle Zélande et la Nouvelle-Calédonie

Arriver en Nouvelle-Zélande, c’est comme atteindre un haut sommet en montagne. Et ce n’est pas seulement, parce que nous sommes exactement aux antipodes de la France. C’est surtout parce que ce pays de marins est celui qui symbolise sans doute le mieux l’idée que l’on se fait d’un grand voyage. Il faut traverser le plus grand océan du monde pour y parvenir, et la dernière étape, longue de 2 000 km, fait jongler les marins avec les systèmes météo, n’est pas des plus faciles.

Nous sommes partis le 18 mai de Nouvelle-Zélande pour les Fidji et nous nous sommes retrouvés après 7 jours d’une traversée agitée…en Nouvelle-Calédonie ! C’est à la fois l’inconvénient et l’avantage du voyage en bateau : être tributaire de la météo, mais pouvoir vagabonder d’un pays à l’autre sans autre forme de contrainte que le temps qu’il fait.

2018 : Australie

Nous avons choisi de faire notre entrée en Australie à Bundaberg. Venant de Nouvelle-Calédonie, cette ville, située au sud de la grande barrière de corail, est pour nous un bon point de départ pour notre prochaine navigation : descendre lentement le long de la côte Est pour nous rendre en Tasmanie. »

Jean-Pierre et Isabelle Bobo

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