Focus technique #1 – Dériveur intégral
Les décisions à prendre au moment de choisir un voilier de grande croisière doivent être guidées par la réponse à un ensemble de questions auquel sera confronté chaque candidat à l’achat d’un bateau. Quel sera mon programme de navigation ? Vers quelles zones de croisière mettrai je le cap, et quel sera le risque d’y rencontrer des phénomènes météo puissants ? Ferai je souvent escale dans des marinas ou plutôt dans des mouillages sauvages, au ras des cailloux ? Et si je pars, c’est pour combien de temps, et avec quel type d’équipage ?

Ce type de questionnement aboutit souvent, entre autres implications, à devoir choisir entre différentes formules architecturales, chacune ayant ses partisans et ses détracteurs. C’est pourquoi, par ces “Focus techniques”, Allures Yachting partage les avantages de tel ou tel choix technique retenu dans la conception et la construction de ses voiliers. Le dériveur intégral, un concept architectural parfaitement adapté à la grande croisière.
Très prisé des amateurs de navigations au long cours, le dériveur intégral est un concept architectural qui offre de nombreux avantages aux pratiquants de grande croisière. Comparaison et revue de détail.
Naviguer par toutes profondeurs
Le dériveur intégral permet de s’aventurer dans des zones à tirant d’eau réduit, le but étant de pouvoir naviguer plus sereinement dans des endroits mal cartographiés et comportant des risques, soit de rencontre avec des hauts-fonds non signalés comme des patates de corail en zone tropicale, soit de collision avec de la glace dans les latitudes élevées. Cette formule permet de gagner des abris plus sûrs car très près de la côte, et des zones de navigation plus isolées, tout en gardant la possibilité de procéder à un échouage, pour une intervention technique sur la carène par exemple.
Plus de confort et de sérénité
Le dériveur intégral possède un centre de gravité plus élevé puisque le poids de lest considéré est à la fois supérieur et placé plus haut qu’il ne le serait s’il était placé dans une quille profonde. Cela implique pour l’architecte de prévoir un maître-bau important, permettant à la coque de se caler à la gîte sans approcher les valeurs de redressement limites du navire.
Ces choix de conception et le déplacement qui en découle, amènent des mouvements plus doux d’autant plus avec une coque en formes comme sur les Allures et donc procurent à l’équipage un plus grand confort en navigation.
La dérive n’a elle-même pas de poids ajouté autre que celui nécessaire à sa construction : elle en taule pleine d'aluminium, comme c’est le cas sur les Allures. Cela implique que la stabilité de carène du dériveur intégral reste la même, quelle que soit la position de la dérive : un argument très sécurisant quant au comportement du bateau dans une mer formée, si par exemple il endure de fortes vagues croisées, voire si, fait rarissime, il perd totalement cet appendice, dont l’absence accidentelle ne diminuera en rien sa capacité à rester bien droit, à flot, calé dans ses lignes d’eau.

Des performances régulières
Une dérive intégrale est un appendice profond et profilé, offrant de fait une faible traînée hydrodynamique et permettant une bonne marche du voilier lors des remontées au près. Ce type de profil antidérive, conjugué au fait que les carènes modernes telles celles des Allures possèdent à la fois des lignes tendues sur l’avant et des formes planantes sur l’arrière, offrent aux voiliers à dérive intégrale un bon niveau moyen de performance et un bon équilibre de barre, permettant d’enchaîner les milles avec régularité, notamment sous pilote automatique, sans devoir constamment relancer la machine.
De plus, un dériveur intégral offre l’intérêt de pouvoir naviguer au portant dérive relevée, ce qui réduit la traînée, contribuant à améliorer la vitesse aux allures portantes mais aussi la stabilité de la coque et donc le confort à bord dans des mers formées.
Cette formule offre aussi à l’équipage l’avantage de pouvoir prendre la cape voire de se mettre en fuite avec la dérive totalement relevée dans du très mauvais temps, ce qui permet au voilier à dérive intégrale, s’il est pris par une forte vague venue de côté, de déraper latéralement sans se faire coucher sous l’effet du fameux phénomène du “croche-pied” susceptible d’être engendré en cas de grosse mer par la présence d’une quille.

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