CONSEILS
Préparer un grand voyage en mer ne s’improvise pas. Du choix du bateau aux équipements indispensables, en passant par la préparation technique et la sécurité, chaque détail compte. Nous accompagnons les navigateurs dans leurs projets avec des conseils avisés et une expertise éprouvée. Découvrez nos recommandations pour faire les bons choix et voguer en toute sérénité.

Focus technique #1 – Dériveur intégral
Ce type de questionnement aboutit souvent, entre autres implications, à devoir choisir entre différentes formules architecturales, chacune ayant ses partisans et ses détracteurs. C’est pourquoi, par ces “Focus techniques”, Allures Yachting partage les avantages de tel ou tel choix technique retenu dans la conception et la construction de ses voiliers. Le dériveur intégral, un concept architectural parfaitement adapté à la grande croisière.
Très prisé des amateurs de navigations au long cours, le dériveur intégral est un concept architectural qui offre de nombreux avantages aux pratiquants de grande croisière. Comparaison et revue de détail.
Naviguer par toutes profondeurs
Le dériveur intégral permet de s’aventurer dans des zones à tirant d’eau réduit, le but étant de pouvoir naviguer plus sereinement dans des endroits mal cartographiés et comportant des risques, soit de rencontre avec des hauts-fonds non signalés comme des patates de corail en zone tropicale, soit de collision avec de la glace dans les latitudes élevées. Cette formule permet de gagner des abris plus sûrs car très près de la côte, et des zones de navigation plus isolées, tout en gardant la possibilité de procéder à un échouage, pour une intervention technique sur la carène par exemple.
Plus de confort et de sérénité
Le dériveur intégral possède un centre de gravité plus élevé puisque le poids de lest considéré est à la fois supérieur et placé plus haut qu’il ne le serait s’il était placé dans une quille profonde. Cela implique pour l’architecte de prévoir un maître-bau important, permettant à la coque de se caler à la gîte sans approcher les valeurs de redressement limites du navire.
Ces choix de conception et le déplacement qui en découle, amènent des mouvements plus doux d’autant plus avec une coque en formes comme sur les Allures et donc procurent à l’équipage un plus grand confort en navigation.
La dérive n’a elle-même pas de poids ajouté autre que celui nécessaire à sa construction : elle en taule pleine d'aluminium, comme c’est le cas sur les Allures. Cela implique que la stabilité de carène du dériveur intégral reste la même, quelle que soit la position de la dérive : un argument très sécurisant quant au comportement du bateau dans une mer formée, si par exemple il endure de fortes vagues croisées, voire si, fait rarissime, il perd totalement cet appendice, dont l’absence accidentelle ne diminuera en rien sa capacité à rester bien droit, à flot, calé dans ses lignes d’eau.

Des performances régulières
Une dérive intégrale est un appendice profond et profilé, offrant de fait une faible traînée hydrodynamique et permettant une bonne marche du voilier lors des remontées au près. Ce type de profil antidérive, conjugué au fait que les carènes modernes telles celles des Allures possèdent à la fois des lignes tendues sur l’avant et des formes planantes sur l’arrière, offrent aux voiliers à dérive intégrale un bon niveau moyen de performance et un bon équilibre de barre, permettant d’enchaîner les milles avec régularité, notamment sous pilote automatique, sans devoir constamment relancer la machine.
De plus, un dériveur intégral offre l’intérêt de pouvoir naviguer au portant dérive relevée, ce qui réduit la traînée, contribuant à améliorer la vitesse aux allures portantes mais aussi la stabilité de la coque et donc le confort à bord dans des mers formées.
Cette formule offre aussi à l’équipage l’avantage de pouvoir prendre la cape voire de se mettre en fuite avec la dérive totalement relevée dans du très mauvais temps, ce qui permet au voilier à dérive intégrale, s’il est pris par une forte vague venue de côté, de déraper latéralement sans se faire coucher sous l’effet du fameux phénomène du “croche-pied” susceptible d’être engendré en cas de grosse mer par la présence d’une quille.

Pourquoi choisir un dériveur intégral pour la grande croisière ?
Bien choisir son voilier, c’est avant tout bien définir son programme
Au moment de choisir un voilier de grande croisière, tout candidat à l’achat s’interroge : Où vais-je naviguer ? Quel sera mon programme de navigation ? Serai-je confronté à des conditions météo très exigeantes ? Plutôt marinas ou mouillages sauvages ? Pour combien de temps ? Avec quel équipage ?
Ces questions orientent naturellement vers des choix architecturaux déterminants, dont le type de carène. Parmi les solutions possibles, le dériveur intégral se distingue par son adaptabilité et sa pertinence en grande croisière. C’est pourquoi Allures Yachting partage ici les atouts de cette configuration à travers ce focus technique.
Le dériveur intégral : un atout majeur pour la grande croisière
Très apprécié des navigateurs au long cours, le dériveur intégral conjugue trois avantages clés :
- Accès à des zones peu profondes : mouillages sauvages, hauts-fonds, échouage volontaire
- Sécurité renforcée : stabilité constante, comportement fiable même dérive relevée
- Confort et stabilité en mer : mouvements adoucis, gîte modérée, navigation sereine

Naviguer en toute liberté, quelles que soient les profondeurs
Le principal avantage du dériveur intégral, c’est la liberté de naviguer là où d’autres ne peuvent pas aller. Grâce à un tirant d’eau réduit, vous accédez à :
- des mouillages sauvages et abris isolés,
- des zones peu cartographiées (coraux, hauts-fonds, glaces),
- la possibilité de s’échouer volontairement pour une inspection technique.
Cette capacité à s’approcher au plus près des côtes — tout en conservant une architecture sécurisante et fiable — est un vrai différenciateur.

Stabilité et confort : une carène pensée pour la sérénité
Le dériveur intégral possède un centre de gravité plus élevé, compensé par un maître-bau généreux et un déplacement étudié. Résultat :
- mouvements adoucis,
- gîte modérée,
- confort en mer et au mouillage,
- comportement rassurant dans les vagues croisées.
Sur un Allures, la dérive en aluminium pleine n’ajoute pas de poids inutile. Sa stabilité reste constante, même dérive relevée ou absente, un argument fort en cas d’incident en mer.
Des performances constantes, sous toutes les allures
Contrairement aux idées reçues, un dériveur intégral bien conçu est performant :
- bonne remontée au près, grâce à un profil de dérive affiné,
- meilleure vitesse au portant dérive relevée, avec moins de traînée,
- meilleur équilibre de barre, idéal sous pilote automatique.
En conditions sévères, la possibilité de prendre la cape ou de se mettre en fuite dérive haute améliore considérablement la sécurité : le bateau peut glisser latéralement sans risquer le redouté “croche-pied” des quilles fixes.
En conclusion : le bon choix pour explorer autrement
Le dériveur intégral, tel que nous le concevons chez Allures Yachting, ouvre de nouveaux horizons aux navigateurs : zones inaccessibles, sécurité renforcée, confort de navigation et sérénité dans le gros temps.
C’est une solution technique plébiscitée par les marins exigeants — ceux qui voient le voyage au long cours comme une quête de liberté maîtrisée.
En savoir plus

Plan de voilure : quels choix architecturaux pour plus d’efficacité en grande croisière ? La vision d’Olivier Racoupeau [Episode 4/5]
Un voilier bien pensé commence par un plan de voilure cohérent. Dans cet épisode, Olivier Racoupeau partage son approche pour concilier efficacité, équilibre et facilité d’usage :
- Surface de voile utile vs surface affichée : tous les mètres carrés ne se valent pas. La performance réelle repose sur la surface projetée, pas seulement sur le chiffre total. L’objectif : moins de toile, mais mieux utilisée.
- Évolution des gréements : exit les génois à fort recouvrement. Des barres de flèche angulées vers l’arrière, des cadènes écartées et un mât allégé permettent d’améliorer la stabilité, de réduire le tangage et d’adopter des voiles plus simples et efficaces.
- Continuité des transitions : pour garantir un bon comportement sous voile, les transitions entre génois, gennaker et trinquette sont travaillées finement pour éviter les « trous » de puissance entre les configurations.
- Réduction de l’usage des voiles à ris : en anticipant dès la conception les plages de fonctionnement optimales, il est possible de minimiser le recours aux voiles enroulables, prolongeant leur durée de vie et facilitant la navigation.
En somme, un bon plan de voilure, c’est moins de surface, mais plus de performance et surtout un voilier facile à vivre, même à deux. Une philosophie qui guide chaque Allures dès la table à dessin.
Bonus
Cette vidéo fait partie d’une série de 5 épisodes pour mieux comprendre les partis pris techniques Allures.
Découvrez l'épisode 5 : Pont composite sur coque aluminium : pourquoi ce mariage fait sens selon Olivier Racoupeau ?

Carène, stabilité, déplacement : quels sont les secrets d’un voilier confortable selon Olivier Racoupeau ? [Episode 3/5]
Concevoir un voilier pour la grande croisière, c’est viser plus qu’un simple équilibre technique : c’est garantir une qualité de vie en mer, sur la durée. Dans cette vidéo, Olivier Racoupeau détaille trois piliers fondamentaux de la philosophie Allures :
- Une carène optimisée : la longueur à la flottaison est étudiée pour maximiser la vitesse moyenne, tout en assurant une bonne stationnarité du bateau dans son allure. Pas besoin de relancer sans cesse : le bateau tient sa vitesse naturellement, même sous pilote automatique.
- Une stabilité sur-mesure : aujourd’hui, elle ne se joue plus uniquement sur le lest. Largeur à la flottaison, volume de superstructures, franc-bord… tout est calibré pour garantir à la fois la stabilité aux petits angles (confort en navigation) et la stabilité ultime (sécurité par gros temps).
- Un déplacement cohérent avec le programme : un voilier Allures est pensé dès le départ pour embarquer du matériel lourd (eau, gasoil, équipements, matériel d’exploration…). Résultat : un bateau stable, prévisible et confortable, même à pleine charge.
L’objectif ? Offrir à l’équipage la possibilité de continuer à vivre normalement en mer : cuisiner, dormir, partager des moments — sans être constamment sollicité par le bateau. Parce qu’un vrai voilier de grande croisière ne se juge pas à sa vitesse max, mais à sa régularité, à sa facilité, et à son confort dans la vraie vie du large.
L’objectif ? Offrir à l’équipage la possibilité de continuer à vivre normalement en mer
Bonus
Cette vidéo fait partie d’une série de 5 épisodes pour mieux comprendre les partis pris techniques Allures.
Découvrez l'épisode 4 : Plan de voilure : quels choix architecturaux pour plus d’efficacité en grande croisière ?

Bi-safran et dériveur intégral : des choix techniques incontournables pour la grande croisière ? La vision d’Olivier Racoupeau [Episode 2/5]
À bord d’un voilier hauturier, chaque décision de conception compte. Cette vidéo pédagogique aborde deux éléments fondamentaux de l’ADN Allures :
- Le dériveur intégral, qui permet non seulement l’accès à des mouillages reculés, mais surtout d’esquiver certaines vagues en dérapant volontairement, évitant l’effet redouté de croche-pied provoqué par les quilles fixes.
- La configuration bi-safran, désormais largement adoptée sur les voiliers modernes, pour sa douceur de barre, son efficacité sous pilote automatique, et sa sécurité en cas de vent fort ou de départ au lof.
Ces choix, autrefois réservés à la course au large, sont intégrés de série sur les Allures, car ils répondent aux exigences concrètes de nos navigateurs : partir loin, longtemps, et en toute confiance.
Bonus
Cette vidéo fait partie d’une série de 5 épisodes pour mieux comprendre les partis pris techniques Allures.
Découvrez l'épisode 2 : Carène, stabilité, déplacement : quels sont les secrets d’un voilier confortable ?

Pont composite sur coque aluminium : pourquoi ce mariage fait sens selon Olivier Racoupeau ? [Episode 5/5]
Les vrais atouts d’un pont composite
Sur un voilier, le pont n’est jamais une zone d’impact : toute l’énergie potentielle est absorbée par la coque. Cela ouvre la voie à un matériau différent pour la partie supérieure — et c’est là que le composite montre tout son potentiel.
Pourquoi choisir un pont composite ?
- Isolation intégrée : la structure en sandwich offre une isolation thermique et phonique naturelle. Résultat : un confort immédiat, été comme hiver.
- Poids réduit : comparé à une construction tout aluminium, le gain de poids améliore les performances et facilite les manœuvres.
- Surface antidérapante durable : moulée dans la masse, sans surépaisseur ni collage, elle résiste mieux au temps et demande peu d’entretien.
- Design optimisé : le composite autorise des formes fluides et ergonomiques, pensées pour une circulation naturelle et une intégration harmonieuse des équipements.
- Volume utile accru : des coffres plus légers, plus grands et mieux isolés — un vrai atout pour le grand voyage.
Le choix des marins exigeants
Associer une coque en aluminium (robustesse, sécurité, réparabilité) à un pont composite (légèreté, isolation, esthétique) offre un équilibre idéal. Ce mariage des matériaux permet de conjuguer performance en mer et qualité de vie à bord, sans compromis.C’est un choix raisonné, fait pour ceux qui naviguent loin, longtemps, et dans des conditions variées.
Le conseil Allures
Pour un programme hauturier, la combinaison alu + composite est idéale : elle maximise la sécurité, le confort thermique et la fonctionnalité à bord. Ce duo est le reflet de notre philosophie : des voiliers solides, confortables et élégants, conçus pour explorer le monde en toute sérénité.
Bonus
Cette vidéo fait partie d’une série de 5 épisodes pour mieux comprendre les partis pris techniques Allures.
Découvrez aussi : Pourquoi choisir un dériveur intégral pour la grande croisière ?

Aluminium & électrolyse : comprendre et prévenir la corrosion de votre voilier
Bateaux en aluminium : le choix de la robustesse
Trois fois plus léger que l’acier, l’aluminium est le matériau de la mobilité. Utilisé dans l’aéronautique, l’automobile, le ferroviaire ou le naval, il s’est imposé depuis plus de 50 ans comme la référence pour les coques de voiliers de grande croisière. Longévité, recyclabilité, résistance aux chocs et absence d’entretien en font un allié idéal pour les navigateurs au long cours.
Mais l’électrolyse, dans tout ça ?
Si vous mentionnez l’aluminium dans un port, il y a toujours quelqu’un pour s’inquiéter de l’électrolyse. Mais que cache vraiment ce mot ?
En réalité, le terme électrolyse est souvent employé à tort. Il recouvre deux phénomènes bien différents :
- La corrosion galvanique
- La corrosion électrolytique
Les comprendre, c’est déjà les prévenir.
Corrosion galvanique : une histoire de métaux
La corrosion galvanique résulte du contact de métaux différents immergés dans un même électrolyte, ici l’eau de mer. Un faible courant électrique circule, provoquant une attaque progressive des métaux les moins nobles.
La solution : les anodes sacrificielles.
Les anodes sacrificielles délivrent un courant de protection naturel qui s’oppose au courant de corrosion. Leur efficacité peut être mesurée précisément avec des outils adaptés.
Corrosion électrolytique : attention aux courants de fuite
La corrosion électrolytique est due à un courant électrique accidentel (courant de fuite), provenant du bord ou du quai. Ce courant additionnel accélère la corrosion au point de sortie à la mer, selon sa polarité.
La parade : la détection et neutralisation rapide des courants de fuite grâce à un contrôle régulier du système électrique.
Une expertise intégrée chez Allures Yachting
Chez Allures Yachting, nous allons bien au-delà des standards. Notre bureau d’études intègre des ingénieurs en électricité, qui veillent à ce que chaque voilier soit conçu pour rester à l’abri de ces phénomènes.
- Montage éléctrique rigoureux
- Installation et surveillance des anodes sacrificielles
- Contrôle périodique des courants de fuite
Conseil : changez vos anodes lorsqu'elles sont usées à plus de 50% pour garantir leur efficacité.
Anticiper pour naviguer l’esprit libre
L’électrolyse n’est pas une fatalité. C’est un phénomène bien compris, bien maîtrisé, à condition de respecter quelques règles simples et de rester vigilant. Un bateau bien conçu, bien entretenu, vous emmènera loin, longtemps, et en toute confiance.










